Faites-vous partie des chanceux qui se sont inscrits à mon blog pour recevoir gratuitement le calendrier japonais 2024 que j’ai concocté pour vous ? Si tel est le cas, en cette Année du Dragon, un animal diaboliquement puissant se sera affiché sur votre écran ! Pour les autres, consolez-vous !, ce calendrier gratuit restera accessible pour vous jusqu’au 31 décembre…. 😉
L’occasion rêvée pour moi de :
- vous expliquer pourquoi cette fameuse « Année du Dragon » ne commence pas à la même date au Japon et en Chine (son pays d’origine) ;
- vous faire découvrir combien les Japonais restent attachés à l’astrologie japonaise.
L’Année du Dragon débute dès le 1er janvier au Japon
L’Année du Dragon, comme toutes les autres, débute dès le 1er janvier au Japon.
En effet, alors même que le Japon a fait sien le calendrier luni-solaire chinois au début du VIIème siècle, le gouvernement de l’ère Meiji (1868 – 1912) a choisi d’adopter le calendrier grégorien en 1873. L’objectif visé est alors de se hisser au rang des grandes nations de l’époque en modernisant le pays à marche forcée. Le Japon adopte ainsi les techniques et pratiques en cours dans les puissances occidentales qui dominent alors le monde.
Moyennant une entorse de taille au système zodiacal traditionnel chinois, le Japon s’accommode désormais d’un système hybride, qui met artificiellement au diapason l’astrologie chinoise avec l’astronomie occidentale. 😀
De fait, il préserve les 12 signes astrologiques chinois, connus sous le nom de jûnishi/十二支, mais il abandonne le système luni-solaire chinois. La nouvelle année n’étant plus fêtée entre la fin janvier et le début février, le signe astrologique – eto/干支 – qui gouverne l’année prend donc ses fonctions dès le 1er janvier ! 😉
Par conséquent, du point de vue des puristes, autant dire que le zodiaque japonais prend quelque peu ses aises par rapport à la version chinoise d’origine et peut laisser perplexe ! 😉
Prenons l’exemple de l’année 2024. Le Nouvel An chinois se tenant le 10 février 2024, le signe du Dragon démarre réellement à compter de cette date. Tandis qu’en Chine, toutes les personnes nées entre le 1er janvier et le 9 février 2024 ont encore pour signe astrologique le Lièvre, au Japon, nous avons déjà une légion de petits Dragons en puissance dans les maternités…
Pour ma part, préférant l’original à la copie, en matière d’astrologie chinoise, je continue de respecter les principes de base de la version chinoise : à chacun sa « religion » ! 😀
Astrologie japonaise : une occasion toute trouvée de demander protection, mais aussi de mener l’enquête !
En dépit de l’écart enregistré entre la Chine et le Japon, il demeure intéressant de se pencher brièvement sur l’astrologie japonaise, d’une part pour comprendre l’engouement suscité par les plaques votives/ema/絵馬 du Nouvel An et, d’autre part, pour découvrir l’utilisation détournée qu’en font souvent les Japonais dans leurs relations sociales…
Des plaques votives/ema/絵馬 au service de chaque signe astrologique/eto/干支
Quiconque a séjourné au Japon au passage de la nouvelle année, aura été intrigué par ces longues files de fidèles se rendant au temple ou au sanctuaire dès le 1er janvier pour sacrifier au rite du hatsumôde/初詣.
A cette occasion, il est notamment d’usage pour de nombreux Japonais de rédiger des voeux sur des plaques votives/ema/絵馬 conçues à l’effigie du signe zodiacal de l’année. En la matière, le nec plus ultra consiste à placer cette plaque/ema/絵馬 sous la protection de la divinité tutélaire associée au signe zodiacal en question. Pour ce faire, dans l’idéal, on se rend donc spécialement dans un temple ou sanctuaire dédié à la divinité concernée. En mode « dégradé », on se contentera toutefois d’accrocher son précieux ema/絵馬 à proximité immédiate de l’autel qui lui est consacré.
Signalons au passage que, selon l’astrologie chinoise, les douze signes du zodiaque se partagent 4 points cardinaux et 4 points intercardinaux, eux-mêmes protégés par 8 divinités tutélaires distinctes. Ainsi, certains signes astrologiques gravitent dans le même secteur géographique et bénéficient des mêmes divinités protectrices : il s’agit des signes du Boeuf et du Tigre au Nord-Est, du Dragon et du Serpent au Sud-Est, de la Chèvre et du Singe au Sud-Ouest, et du Chien et du Cochon au Nord-Ouest. Il en découle que : le Lièvre est maître de l’Est, le Cheval du Sud, le Coq de l’Ouest et enfin, le Rat du Nord. Le schéma ci-dessous permet de résumer visuellement la situation :
Une autre façon de s’enquérir de l’âge de quelqu’un !
Au Japon comme chez nous, il peut paraître indélicat de demander directement son âge à quelqu’un. Qu’à cela ne tienne ; les Japonais ont trouvé la parade !
Plutôt que de demander son âge à quelqu’un, nombre d’entre eux l’interrogeront sur son signe astrologique ! En effet, chaque signe du zodiaque étant à l’honneur tous les 12 ans, fort de ses connaissances de base en astrologie, un Japonais pourra aisément déduire l’âge de son interlocuteur sans risquer de le froisser, à moins que ce dernier ne paraisse vraiment très jeune ou très vieux par rapport à son âge réel !… 😀
Alors, vous aussi, ne soyez pas en reste et entraînez-vous dès maintenant à jongler entre années de naissance et signes astrologiques japonais ! Repérez vite les vôtres dans le tableau suivant et amusez-vous avec ceux des autres ! 🙂
Une façon pour le moins habile de joindre l’amusant à l’utile, à la mode japonaise ! 😀
それでは、何年でしょうか。Sore dewa, nanidoshi deshô ka ?
Alors, quel est donc votre signe zodiacal ?
Ton blog est décidément une mine d’informations! Merci!